Distorsion - 3


Voilà. La nuit dernière, j'ai tué un homme. J'ai tout à coup inventé cette bulle à ce jour réservée au genre masculin. C'est le genre masculin et du coup, le genre féminin que j'ai éliminé de la carte. Un homme? Non. Ce genre d'homme. Celui pour qui on considère normal et intrinsèque la violence et qui atteint de folie ou simplement ordinaire, doit se contrôler pour ne pas violenter les femmes ou les hommes qui « n'en sont pas ». Se retenir de laisser échapper ce qu'il « est ». Et cette « femme » qui s'attend au pire et sait qu'elle ne « pourra pas se défendre ». Quel monde. Je n'avais rien mangé de particulier avant d'aller me coucher, une grosse bouchée de salade bio. Je n,avais rien vécu de frustrant, au contraire. Passé la soirée chez mon vieil ami :et rigolé comme deux larrons en foire: regardé un film moralisateur, didactique, prévisible, souvent mal joué, avec des paroles et des réflexions d'adultes placées dans la bouche d'enfants pas du tout crédibles. Maman est chez le coiffeur de Léa Pool, sauvé comme ses autres films, pour moi, par l'excellence de la photographie (pas Michel Brault, cette fois-ci) et par l,ado qui elle, jouait très bien un personnage intéressant, joyeusement joué à Finca, suivi de Carcassonne, sans extensions, joué avec mes filleuls chats. Le vécu des autres finit toujours par nous rejoindre, d'une manière ou d'une autre, même si on n'a pas particulièrement d'instinct grégaire.

Distorsion - 2


Et on vient me chercher. On va m'enfermer. On est quand même assez gentils avec moi. Une femme surtout. Elle précise que tous les liens seront coupés. Pas d'Internet. je lui demande malgré tout, si je pourrai garder mon téléphone intelligent. Non. Pas question. Et alors, ce n,est pas possible! Comment vais-je aviser mon amie pour qu'elle ne s'inquiète pas trop? Ah non! Il faut que je sorte de là, et vite. Me montrer sous le jour que l'on attend de moi, tout en restant moi-même. Je demande si je pourrai au moins faire des études afin de ne pas perdre ce temps de non-liberté. Réponse inconnue. Je me retrouve dans une exposition d'art actuel, assez conceptuelle, en fait. Le « thème » en est l'espace. Moi qui adore cette forme d'art, je m'y sens tout à fait chez moi. On me laisse marcher seule. Soupçon de désemprisonnement ressenti. Je peux parler de cette immense salle sans rien dedans ou très, très peu, et développer à mon aise pour d'autres visiteurs aussi, sur ce que nous fait vivre l'artiste. Je ne me sens pas trop bien d'avoir commis ce geste. je devrai montrer du remord. Pourtant, je n,ai fait que défendre cette fantomatique personne disparue comme elle était apparue. Sans doute un clone. Pourquoi ne me sentirais-je pas, au contraire fière de mon courage...

Distorsion - 1


Appropriation et transformation d'un vécu extérieur médiatisé. L'assassinat. La nuit dernière, j'ai tué un homme. Quelqu'un est entré en forçant la porte. Un homme sans corps, sans visage, mais dangereux. J'ai essayé de faire le 911. Comme toujours, mes doigts empesés s'empêtraient dans l'urgence de la composition. Il s'est glissé dans un garde-robe. Je ne sais pas ce qu'il fait là, soudain plus frêle, plus mince, moins grand, collé face à face, dans le peu d'espace qu'il reste entre le mur de la porte et les vêtements bien tassés, au recto d'une jeune femme, incapable de faire le moindre mouvement. Moi qui pendant toutes ces années figeais littéralement lorsque quelqu'un cherchait à me faire du mal, un coup foudroyant,, un magma de colère brute, fit bouillir mon corps, mes yeux devenus des lance-flammes plus rapide que le son. Ai-je sorti l'homme moi-même? Je le regarde droit dans les yeux, à l'inverse des filles de la pubs, les yeux regardant ailleurs ou vers le bas. Je ne le regarde pas, je l'assassine. Il y avait comme des armes, des objets plus ou moins matériels qui circulaient violemment entre nos regards. je sais que le mien fut vainqueur. Je ne me souviens pas de l'arme utilisée, il y en eut pourtant une autre (?), achevant le travail oculaire. Pas de sang...

Le Grand Complot - 3


Non, non Zoreilles, pas toi, t'as rien fait..., Si c'est rendu qu'il faut spécifier a-che-ter un « convertisseur », veux-tu bien me dire où c'est que le monde s'en va? Bien maudit, pas plus! Là, la lumière m'est tombée dessus puis je me suis trouvée tellement épaisse! C'est ça, ostifi, c'est ça! Le grand complot, c'est ça! « Ils » veulent que tout le monde s'achètent des gros cinémas qui rentrent pas dans la maison, comme moi j'étais partie pour faire! C'était devenu un défi. Un sujet de thèse de doctorat. Je me suis dit, si c'est si dur à trouver, ça doit être parce que c'est bien meilleur que la grosse tivi!!! C'est ça que je veux, au diable la tivi! Ça fait que j'ai continué à chercher, chercher, chercher. Au bout de deux jours, mais sans farce si vous ne me croyez pas, es-say-ez! j'ai trouvé deux affaires. Une affaire à 89 $ puis une autre chez Fatigué, à 69 $. Mautadit! Deux? Juste d-e-u-x? Je vais toujours bien les comparer. Bien c'est là, c'est là, c'est LÀ que j'ai trouvé l'histoire du Cristi de complot dit vain si jamais vous allez voir ce lien-là qui va vous permettre de voir tous les postes, toutes les chaines, tous les canaux que vous aller attraper gratuitement et avec une meilleure résolution, encore plus si vous installez une antenne sur le toit (vous pouvez vous en fabriquer une avec des cintres). Pourquoi meilleure? Parce que l'image et le son sont plus compressés via le câble. Comme disait le gars chez qui j'ai trouvé le lien et dont j'ai perdu l'adresse URL.

« Pensez-vous que Québécor a envie que vous sachiez ça? » enfin... à peu près ça. Pour l'antenne de lapin, on suggère une petite boucle métallique circulaire au centre. J'ai vu au magasin qui vend 10 fois trop cher où les vendeurs et vendeuses ne comprennent pas ce qu'ils font là pour la plupart, des... de lapin à 13 $ plus taxes. J'ai payé le même modèle 2 $ dans un magasin de type Dollarama mais pas Dollarama. La manne va tomber... Il y a déjà des tivis 3 D sans lunettes, bientôt les holographiques 3 D comme dans CSI. Dans deux mois, ces gens qui se sont fait avoir vont s'arracher les cheveux, pour ceux qui en ont, avec rien dans le frigo et trop de cartes de plastique. Bon, je vais faire ma Pauline. Je vais revenir au centre de l'univers, moi. Voilà. Avec tout mon argent, j'aurais bien voulu m'acheter une auto Dérision, mais même avec tous mes dollars canadiens fatigués, je suis restée poignée avec dieu. Ne pensez pas que ça coute moins cher. Lisez les journaux, informez-vous avant de vous laisser convertir à n'importe quoi sous prétexte que quand la connexion ira mal, vous ne verrez plus des petits flocons de bonheur, mais des tableaux dignes d'une galerie d'art actuel. Moi, je suis stâlée là pour un boutte comme diraient certains Québécois. Quant aux Québécoises, elle sont occupées sur FB ou à placoter sur leur cellulaire. Bien non... C'est juste pour rire. Il y a des moments comme ça. C'est pas moi.

Le Grand Complot - 2


Penses-tu qu'« ils » ne comprennent pas que c'est parce que vous avez peur pour vos assurances?!), bien rien! Rien, rien, rien! La carte-soleil, c'est vrai qu'on a tellement chaud à force d'attendre! Bon oké, j'exagère une petite affaire. En fait, quand tu la déposais sur la patente pour la lire automatiquement, elle coinçait et faisait des bruits à vous arracher le cœur. On aurait dit qu'elle pleurait ses dernières larmes. Aussi bien la laisser là. J'ai attrapé ma carte R-Maïles. Wow, toi! Je ne me rappelais plus mais je pouvais quasiment faire trois kilomètres en avion avec ça! J'ai dit celle-là, faut que je l'apporte. Surtout que c'est rendu qu'« ils » la demandent partout! Madame, avez-vous R-maïles? Non mais t'as-tu l'air fou ou folle quand tu réponds « Non! ». T'as quasiment le gout de dire « Bien non, je m'excuse! ». À part ça, j'avais ma carte Mastère-Carde comme disent les Français, mais comme je ne l'avais pas utilisée depuis sept mois, elle était désactivée! Elle ne marchait plus! C'est ça aussi la maudite simplicité involontaire. Là, là, j'étais comme un petit peu mal prise. ça fait que j'ai laissé faire la grosse tivi 60 pouces en-centimètres-il-y-en-a-trop-pour-que-je-m'en-rappelle; faudrait aller sur votre moteur de recherche et gougler, comme « ils » disent « convertisseur » pour savoir ce que ça donne en centimètres.

Il me restait ma carte de points du club Z (ouais bon), ma carte prépayée pour faire des photocopies chez Buro-Escroc, ma carte Opus, ma carte professionnelle, ma carte de la coop de l'université, ma carte de chez le concessionnaire automobile, ma carte Optimum mais j'avais plus grands points dessus, ma carte du ciel, ma carte de membre des témoins de G.O.VA, ma carte de chez le vétérinaire, ma carte recto-verso avec la liste de toutes mes cartes, puis, ma carte de banque. Vous me connaissez, je ne propose jamais quelque chose sans l'avoir essayé avant, moi-même. C'est drôle, parce que quand j'ai essayé moi aussi le mot « convertisseurs », j'ai vu rien que des informations sur la raison du prochain bébé-boum québécois (là, je me suis dit: Tabernouche, avec la gagne qui en fait déjà quatre cinq de file, ça va couter bien que trop cher au gouvernement! « Ils » vont encore monter nos taxes! Puis, ça va m'avoir donné quoi ce foutu tirage-là?!! »). À cause de la censure, je n'ai même pas vu de convertisseurs pour les méchants sauvages du Nord du Factotum! Là, je me suis inquiétée pas pour rire. J'ai décidé de pousser ma recherche plus à fond. Je me suis dit: « Tiens, tiens, tant qu'à être poignée avec ce mot-là dans la tête, je vais toujours bien aller voir c'est quoi la petite machine, comme disaient les anciens pour tout ce qui avait une poignée ou qui avait l'air de fonctionner tout seul. Rien à faire, je ne trouvais rien. Non mais, où est-ce qu'il est le grand manitou Gouguleuh... Je m'en vais lui parler dans les oreilles, moi!

Le Grand Complot - 1


Le grand complot dit vain cherche dividus pour conversion avant le 1er septembre, date de la fin du monde. Je ne savais pas quoi faire. Depuis que le CRTC avait tiré mon numérique, j'avais trop d'argent. C'est parce que tu sais, c'est pas une affaire qui m'est arrivée souvent dans ma vie, ça. Je me disais (que je me cite): « Bien ma fille, que dieu de A à Z, t'as-rien-qu'à-choisir-le-plus-fin, te vienne en aide et te fasse acheter une belle petite minoune électrique! ». Puis là, je me répondais: » Wô, wô les moteurs, j'ai pas gagné le gros lot quand même! Je ne suis pas pour vendre ma cabane pour m'acheter un char! » C'est là que je me suis dit: « Écoute bien d'abord, ma fille! Pourquoi ne pas opgréder (comme disent les Français qui parlent le vrai français) ta tivi! Prends-toi une petite partie de ton magot ciable, genre 5 000 $ tomates, c'est le temps! » C'est là que j'ai réuni de peine et de misère toutes mes cartes de plastique. Sacre! Je pensais jamais en avoir de même! Ça m'a pris toute la maudite soirée pour toutes les mettre ensemble. Puis là, quand je suis venue pour les placer dans mon portefeuille, ça rentrait plus pantoute. Fait que je me suis dit: Bien là, ma fille, va falloir que tu prennes rien que celles qui sont pas pleines. ».

Ça fait que c'est ça que j'ai fait. Ma carte soleil, elle, elle était pleine de problèmes et je me souvenais que je devais payer mes radiographies, mes prises de sang, mes soins pour les verrues plantaires attrapées à la piscine publique quand j'avais 12 ans la seule fois où j'y suis allée et où j'ai failli me noyer submergée par l'eau et l'indifférence, mes papiers quand je prends un médicament, mes examens médicaux, mes différentes affaires médicales qui étaient gratuites avec 50 % de nos taxes avant. Puis à part ça, elle avait comme un défaut que personne comprenait. Elle glissait plus! Elle ne glissait plus dans la machine! Le monde important avait beau se réunir avec deux mille piastres de bouquets comme si quelqu'un était mort, du bon vin cher-cher-cher pour inspirer des réponses chères-chères-chères, il avait même beau se sacrifier devant des repas avec tellement de services que c'est tout à recommencer chaque fois que tu attends le suivant, dans des espèces de restaurants plates avec de la maudite musique classique et des achalants qui viennent voir à toutes les deux minutes si tu t'es pas étouffé/e, si ça va bien, et comme ils sont gênés de demander ça de même, ils te demandent si tout est à ton gout (Heille, c'est pas des épais!