Distorsion - 3


Voilà. La nuit dernière, j'ai tué un homme. J'ai tout à coup inventé cette bulle à ce jour réservée au genre masculin. C'est le genre masculin et du coup, le genre féminin que j'ai éliminé de la carte. Un homme? Non. Ce genre d'homme. Celui pour qui on considère normal et intrinsèque la violence et qui atteint de folie ou simplement ordinaire, doit se contrôler pour ne pas violenter les femmes ou les hommes qui « n'en sont pas ». Se retenir de laisser échapper ce qu'il « est ». Et cette « femme » qui s'attend au pire et sait qu'elle ne « pourra pas se défendre ». Quel monde. Je n'avais rien mangé de particulier avant d'aller me coucher, une grosse bouchée de salade bio. Je n,avais rien vécu de frustrant, au contraire. Passé la soirée chez mon vieil ami :et rigolé comme deux larrons en foire: regardé un film moralisateur, didactique, prévisible, souvent mal joué, avec des paroles et des réflexions d'adultes placées dans la bouche d'enfants pas du tout crédibles. Maman est chez le coiffeur de Léa Pool, sauvé comme ses autres films, pour moi, par l'excellence de la photographie (pas Michel Brault, cette fois-ci) et par l,ado qui elle, jouait très bien un personnage intéressant, joyeusement joué à Finca, suivi de Carcassonne, sans extensions, joué avec mes filleuls chats. Le vécu des autres finit toujours par nous rejoindre, d'une manière ou d'une autre, même si on n'a pas particulièrement d'instinct grégaire.